AdaMu, la musique en un clic

Bourse FIT Tech Grant en 2021

AdaMu, c'est l'histoire d'une passion, celle pour la musique, et de compétences techniques acquises au sein du Laboratoire de calcul neuromimétique de l’EPFL. Un mélange hybride, étonnant, que l'on doit à Florian Colombo, ingénieur en intelligence artificielle et violoncelliste. AdaMu – dont le nom est un hommage à Ada Lovelace, première codeuse au monde qui prédisait en 1847 déjà que les ordinateurs sauraient un jour composer de la musique – que son fondateur décrit comme "un assistant intelligent à la création musicale". Via l'intelligence artificielle, ce programme novateur invite en quelques clics novices comme professionnels à composer, confirmant dès lors les prédictions d'Ada.
Rencontre avec le fondateur.
 
De nombreuses plateformes musicales existent aujourd'hui et sont accessibles à tout un chacun. En quoi AdaMu se démarque-t-elle ?
AdaMu n'est pas une simple plateforme, mais bien un assistant intelligent dont l'objectif est de créer, ou d'aider à la création, de musique. Sur les plateformes existantes, il s'agit aujourd'hui de générer automatiquement un fichier MP3 sans possibilité d’interagir avec son contenu mélodique. Ces plateformes, pour celles qui utilisent aussi l'intelligence artificielle, proposent de créer de la musique mais de manière passive pour l'utilisateur.

Or, avec AdaMu, on co-construit avec l'aide de l'ordinateur des morceaux. L'outil est ainsi capable de créer de la musique, sur la base des préférences renseignées par les utilisateurs, de quelques notes, d'inspirations, des partitions musicales uniques. Le programme a été formé à la théorie musicale et à la composition et est donc capable de prédire comment les utilisateurs pourraient combiner certaines notes et certains rythmes. En cela, il s'adresse aussi bien aux novices, ceux qui n'ont aucune compétence pour composer, voire même aucune oreille musicale, qu'aux compositeurs professionnels qui souhaitent avoir un outil non seulement pratique, rapide et simple d'utilisation, mais surtout intelligent. Sans oublier les écoles, où se trouvent les compositeurs de demain, un public cible très important, dont la dextérité avec l'informatique est un plus non négligable.
 
AdaMu, c'est un gain de temps, une boîte à idées, et un assistant à la création, tout cela dans un seul et même outil, et en cela se différencie totalement de ce qui existe.
 
Vous avez reçu une bourse de 100'000 CHF de la FIT en 2021. En quoi celle-ci vous a-t-elle aidé pour l'avancée de votre projet ?
 
De manière très concrète, la bourse me permet de développer mon projet, de passer de la phase de développement à l'implémentation. Aujourd'hui, le produit n'existe pas encore, et savoir que j'ai cette bourse me permet de me concentrer sur les tests, le développement technologique, sans avoir à chercher des financements. C'est une chance incroyable.
 
Quelles sont les prochaines étapes pour AdaMu ?
 
À court terme, réaliser le transfert de technologie avec l'EPFL en vue de breveter mon projet. En parallèle, je continue à développer l'algorithme, pour pouvoir être en mesure de sortir un produit d'ici à quelques mois. Si ma vision est assez claire de là où je veux emmener l'outil, le questionnaire sur le site me permet de l'affiner encore davantage grâce aux retours reçus.

À moyen terme, une fois que l'outil sera prêt, l'idée est de commencer un processus itératif avec les utilisateurs afin de le faire évoluer et de mettre en place des options qui sont au plus près de leurs besoins.