Portrait de Vivent
"Écouter à l'oreille des plantes", tel pourrait être le slogan de l'entreprise Vivent.

Prêt Tech Growth en 2021

Entrer en contact direct avec les plantes est désormais possible grâce à cette entreprise, présente en France, Suisse, Pays-Bas, Royaume-Uni et Canada et qui vient tout juste d'obtenir la certification B-Corp. Des années de recherche durant lesquelles la société a développé un système capable de communiquer directement avec les plantes – issues de cultures maraichères, agricoles ou viticoles – afin d'analyser des données précises les concernant, comme leurs besoins en eau, une possible carence en fer, l'apparition de parasites etc. Un "check-up" de la santé des plantes, opéré en temps réel grâce à des modèles de machine learning qui décodent instantanément les signaux émis par les plantes. Un monitoring extrêmement important pour les agriculteurs, qui font face à une perte de 30% de leurs cultures avant même la récolte du fait notamment des parasites, des mauvaises herbes et des maladies. En pouvant prédire l'apparition des problèmes en amont, la technologie Vivent a d'ores et déjà montré une hausse des rendements de plus de 10%.
 
Caroll Plummer, CEO, et Marina Martin Curran, Sustainability Manager, nous expliquent.
 
Pouvez-vous nous expliquer concrètement comment fonctionne votre modèle de machine learning et en quoi il est extrêmement innovant ?
 
Ce qui est inédit avec notre technologie, c'est que pour la première fois un système est mis en place pour entrer directement en contact avec la plante, et non pas juste avec son environnement. Il s'agit vraiment d'entendre ce que la plante a à nous dire via un outil de diagnostic, permettant ainsi aux agriculteurs et horticulteurs d'adapter leurs pratiques et de réagir avant même que les manifestations ne soient visibles à l'œil nu. Avec, à la clé, un gain manifeste en termes de rendement.

Notre technologie basée sur le machine learning repose sur des composants physiques paramétrés via des algorithmes extrêmement précis. Ce sont eux qui vont permettre de décoder les signaux émis par les plantes, de les interpréter afin de fournir à l'agriculteur une grille de lecture lisible lui permettant d'identifier le problème en question ... et de le résoudre. Pour cela, nous avons créé un boîtier, d'où partent huit électrodes que l’on relie directement aux plants (de tomates, de cannabis, de vigne, etc.) grâce à deux aiguilles au bout de chaque électrode. Les données récoltées sont ensuite enregistrées soit dans le boîtier, soit dans le cloud, et seront étiquetées, labellisées en fonction de ce que l'on recherche (stress hydrique, présence d’insectes, carence en fer etc.).
 
Vous avez obtenu en 2021 un prêt de 500'000 CHF de la FIT. Quelle(s) utilisation(s) allez-vous en faire à court terme ?
 
Ce prêt va nous permettre de développer trois choses. Premièrement, nous sommes en train de finaliser une étape clé qui va venir encore plus améliorer la réactivité des agriculteurs et horticulteurs. Il s'agit de l'apparition d'alertes directement sur les smartphones pour notifier un problème sur les plants, problème diagnostiqué grâce aux électrodes et décodé par les algorithmes.

Deuxièmement, ce prêt va nous permettre de continuer à travailler sur nos algorithmes en rajoutant toujours plus de données spécifiques (identification des problèmes possibles par typologie de plants) et sur notre tableau de bord qui évolue de semaine en semaine pour être le plus user friendly possible. L'idée étant que l'agriculteur/ l'horticulteur puisse avoir toutes les informations qu’il lui faut à porter de main.

Enfin, toujours à court terme, le prêt va nous permettre de progresser sur la V2 de notre boîtier, plus petit et plus pratique car sans fil. Grâce à cela, nous pourrons monitorer des plants sur des champs de plus grande superficie et potentiellement différentes cultures présentes sur une même surface.
 
Et si l'on parle du moyen et plus long terme, quels sont vos objectifs, vos prochaines étapes ?
 
Les trois points mentionnés juste avant, qui font partie du court et moyen terme, conditionnent les étapes futures. Grâce au boîtier sans fil, nous pouvons envisager également des itérations sans moyeu (hub), avec des systèmes encore plus agiles et autonomes, via notamment des capteurs sans fil.
 
Avec cela, nous pourrons par exemple nous lancer dans l'arboriculture par exemple, avec un boîtier capable de faire les diagnostics actuellement réalisés sur une ligne de plants, à l'échelle d'une forêt, ou – pour donner un autre exemple – sur une culture entière d'amandes en Californie.

Le potentiel est si vaste que les objectifs et étapes à long terme sont multiples. Et les marchés, présents partout dans le monde !

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